Un voyage ne commence pas quand on pose le premier pas dans l’avion. Il commence bien avant. Au premier « ça te dit de tout quitter pour vivre un truc de fou ? ». C’est là le vrai début de l’histoire. De l’aventure.
Une histoire que j’ai vécue pour la première fois à 21 ans lorsque je suis parti une année au Canada pour mes études en 2016. Ce n’était pas mon vrai premier voyage, étant parti déjà une dizaine de fois avec mes parents a Madagascar en vacances, j’étais quelque peu habitué. Mais cette fois c’était pour un an, tout seul. Et la, c’est une autre histoire.
Ça passe ou ça casse.
Et c’est, disons-le, plutôt très bien passé. J’ai pu visiter plusieurs états du Canada, aller jusqu’à New York, en République Dominicaine, au Pérou et en Bolivie. J’ai tellement aimé que j’ai répété l’expérience en 2018, toujours tout seul, toujours un an, mais cette fois en Nouvelle-Zélande. J’y ai vécu une année riche en expérience à travailler 4 mois dans une auberge de jeunesse, à sillonner le pays en stop, à faire un trek de deux semaines solo, à partir en Asie… mon amour pour le voyage et la découverte s’y est alors intensifié. Mais contrairement au Canada, je m’étais mieux préparé pour ce voyage et j’ai notamment apporté avec moi mon premier bon boitier, un Canon 1300D (j’avais un Lumix au Canada qu’on m’avait offert avant de partir, mais je me le suis fait voler au Pérou la veille de rentrer, la base des malheurs du voyageur). Impossible de partir dans l’un des plus beaux pays du monde sans un boitier me permettant de prendre un minimum de photos à montrer à mes proches. Paysages, portraits, animaux… j’y prends gout. J’y prends même énormément de plaisir. Les résultats sont convenables, mais peut mieux faire.
Durant cette année, j’apprends sur internet les techniques photos et je progresse. Jusqu’à l’un de ces moments importants. Ces tournants dans la vie, qui pour moi se passe au détour d’un marché de Siam Reap au Cambodge. J’y croise une femme avec qui le feeling passe bien, elle parle cambodgien, je parle anglais, on ne se comprend pas du tout, mais on en rit. J’immortalise le moment et j’en tire le premier portrait qui me touchera. Un portrait rempli de sentiments, d’histoire et de beauté.
Une fois rentré en France, le temps de finir mes études, rencontrer une fille sympa, attendre tranquillement la fin du confinement et Bam ! Encore un nouveau départ d’un an, mais de l’autre côté du globe cette fois ! Et a deux !
Direction l’Amérique Centrale puis l’Amérique du Sud. Du Mexique à l’Argentine en passant par le Nicaragua, le Costa-Rica, la Colombie, l’Amazonie, le Pérou, la Bolivie, le Chili puis l’Argentine, on parcourt plus de 30 000km en bus, stop, pieds, voiture, nage…. Beaucoup de distance pour encore plus d’expériences et de rencontres incroyables. Voyage durant lequel je m’amuse à photographier les personnes que je rencontre et qui m’inspirent, me parlent, me communiquent leurs richesses. Je décide alors de leur voler un moment d’inattention durant lequel ils sont au naturel. Un moment que j’estime être le plus représentatif de leur vie et personnalité. Je les photographie dans leur élément, que ce soit au marché, chez eux, avec leur famille ou amis. À ce moment-là, je fais cela juste pour moi, pour me souvenir d’eux et de notre expérience ensemble.
Ce n’est que bien plus tard que l’idée de soumettre ces photos au plus grand nombre m’est apportée par des amis, de la famille ou les gens que je rencontre là-bas. C’est alors décidé. Ce fût voyage fût donc un véritable tournant dans ma vie. Tant personnelle que professionnelle, car je me lance enfin à travailler pour moi et dans le domaine qui m’épanouit le plus.